informations personnelles.

(NOM) Livingstone.
(PRÉNOMS) Kitty Wendy. Mes parents avaient un truc avec les nom en Y. Mais au moins, Kitty c'est court et facile à retenir, j'aime bien. Et puis Wendy, c'était ma grand-mère paternelle.
(AGE) 17 ans.
(NATIONALITE) Britannique. J'ai de lointaines origines italiennes qui ne se voient ni dans mon nom ni sur ma figure alors j'imagine que c'est inutile de le souligner.
(LIEU ET DATE DE NAISSANCE) Je suis née le 3 novembre 1947 à Newcastle Upon Tyne.

informations scolaires.

(ANNÉE) Je suis en Lower Sixth Form, soit mon avant-dernière année d'internat.
(OPTIONS) Art, histoire de l'art, italien en deuxième langue vivante. Mes parents payent le prix fort pour que je sois là, autant en profiter.
(DANS L'ETABLISSEMENT DEPUIS) Depuis la première année d'internat, la dixième année.
(NIVEAU SCOLAIRE) Je suis une bonne élève, sérieuse et travailleuse, ce qui fait que mes professeurs m'aiment bien - enfin je crois. Je n'ai toutefois pas le niveau de celles qui ont toujours fréquenté cette école ou qui ont grandi dans des familles plus riches et qui avaient davantage l'occasion de se cultiver.

(A SAVOIR) Mon père est instituteur dans une petite école de campagne pour garçons, c'est lui qui m'a donné le goût des études - Ma mère est femme au foyer mais réalise souvent de petits travaux de coutures pour les femmes plus riches du voisinage, c'est une couturière hors-pair - D'ailleurs, la plupart des vêtements que je porte sont de vieilles pièces aillant appartenu à d'autres et que ma mère essaye de remettre au goût du jour pour que je n'ai pas l'air trop misérables à côté des autres - J'ai une petite soeur avec qui je suis très maternelle, je suis toujours à la protéger. Il n'est pas sûr qu'elle puisse intégrer l'école à son tour étant donne que mes parents ont dépensé beaucoup d'argent pour ma propre scolarité - Je rêve de devenir professeure dans une petite école afin de transmettre mon savoir, mais pas forcément à des jeunes riches comme ceux que je fréquente ici - J'apprends l'italien afin de renouer avec mes lointaines origines - Même si ma famille me manque énormément, je savoure chaque minute passée ici et j'essaye d'engranger le plus de connaissances possibles - Je ne parle pas beaucoup, je préfère me taire que parler pour ne rien dire - Je ne suis pas naïve, c'est juste que j'ai trop souvent tendance à croire en la bonté de l'espère humaine - Je n'ai jamais embrassé de garçon même si j'en rêve très souvent la nuit. Je ne rêve pas forcément d'un garçon en particulier, juste d'autres lèvres sur les miennes. Et plus encore - D'ailleurs, je me sens toujours un peu mal à l'aise en présence des garçons, je n'ai jamais vraiment été habituée à leur présence - Je ne suis pas forcément une romantique dans l'âme, je ne rêve pas d'un beau mariage fastueux. J'aimerais être heureuse, je pense que c'est déjà un souhait sacrément difficile à réaliser - Je n'aime pas les grands groupes et je n'ai pas une foule d'amis. Je préfère avoir quelques amis fidèles et ne pas avoir à attirer l'attention sur moi - J'aime bien les Beatles, mais je préfères la musique classique et le jazz même si je n'ai jamais eu l'occasion de me rendre à un concert - J'adore dessiner et je crois pouvoir dire sans me vanter que je ne suis pas mauvaise dans le domaine - Je ne crois pas en Dieu mais je ne blâme pas ceux qui le font, chacun ses croyances - Je ne me mets jamais en colère - J'aime aider mon prochain mais je suis parfois un peu trop maternelle quand je m'y mets.




(IL ÉTAIT UNE FOIS) Toutes les belles histoires commencent par il était une fois. Je ne rêve pas forcément d'une belle histoire avec un chevalier sur son fier destrier qui viendrait pour m'aimer et me secourir. Tout ce que je voudrais, c'est un happy end. A notre époque où, il faut l'avouer, il n'est pas facile d'être une femme, je serais déjà bien heureuse de trouver un homme qui sache m'aimer à ma juste valeur pour ce que je suis et pas seulement pour mes talents de cuisinière ou de couturière. D'ailleurs, c'est pour ça que je fais des études : pour être reconnue pour autre chose que ma simple condition de femme et plus tard, de mère et d'épouse. Bref, je disais donc, il était une fois.

Je suis née le 3 novembre 1947 à Newcastle Upon Tyne, la plus grand ville du nord de l'Angleterre. Mon père était déjà instituteur d'une petite école publique de campagne, de celles qui accueillent les fils d'ouvriers et d'agriculteurs jusqu'à l'âge de douze ans, pas plus. Pas de filles. Ça crevait toujours le coeur de mon père d'éduquer des garçons quand leurs soeurs restaient à la maison pendant tout ce temps. Quand je suis née, il s'est donc promis que j'irais à l'école. Dans une bonne école même, quitte à ce que toutes ses économies y passent. Ma mère était de ses femmes aimantes, prêtes à tout pour aider et soutenir leurs maris. Mais soumises. Je ne l'ai jamais vu se rebeller ou s'opposer à lui - même si mon père était la bonté même, elle ne pouvait pas être toujours d'accord avec lui. Je crois même ne l'avoir jamais entendu exprimer ses opinions. Ce qui n'empêchait pas mes parents d'être heureux et d'être profondément attaché l'un à l'autre. Je ne sais pas s'ils étaient vraiment amoureux mais en tout cas, ils étaient heureux et je crois que ça leur suffisait amplement. Ma petite soeur Lily est née quelques années après moi. Je crois que mon père aurait préféré un fils, tous les pères veulent au moins un fils. Pour en faire un homme, un vrai de vrai. Mais bon, ça ne nous a jamais empêché d'être heureux tous les quatre. D'ailleurs, ma famille me manque vraiment que je ne suis pas là. J'ai beau avoir une photo sur ma table de cheveux, ça ne m'empêche pas de pleurer parfois le soir, quand je pense à eux. Oui je ne suis pas l'une de ses adolescentes qui se rebellent contre l'autorité parentale.

J'ai intégré la Lachlan School lors de ma première année d'internat. Jusque là, mon père m'avait autorisé à suivre les cours qu'il donnait, et j'avais le droit à des cours particuliers à la maison. J'avais toujours été avide de connaissance et Lachlan était l'une des écoles les plus réputées de ce pays. Et puis ça tombait bien, elle s'ouvrait justement aux filles cette année là. Toutes les économies de mes parents allaient y passer et je culpabilisais beaucoup à cause de ça mais d'un autre côté, j'étais très heureuse de rentrer dans cette école. Dans un premier temps, j'ai très vite déchanté. Je ne me sentais pas à ma place et vraiment pas bien à côté de tous ces gens beaucoup plus riches que moi qui se connaissaient tous depuis le début de l'adolescence pour la plupart. Moi j'arrivais là avec mes petites habitudes de campagnardes de la classe moyenne et j'avais la sensation que je n'arriverais jamais à m'intégrer complètement. Et puis finalement, tout s'est mieux passé que je ne l'avais prévu. Je ne suis pas devenue la fille la plus populaire de l'école, loin de là - je n'en avais pas envie de toute façon. Mais j'avais réussi à me faire quelques très bonnes amies sur lesquelles je pouvais compter en toutes circonstances. Elles venaient de la bonne société ou de la classe moyenne comme moi mais nous arrivions finalement à nous comprendre. Avec les garçons, j'avais un peu plus de difficultés. J'avais toujours grandi entouré de filles et même dans la classe de mon père, je n'avais jamais adressé la parole à aucun garçon. Trop timide, ne sachant pas par quel bout les prendre, quoi leur raconter. A Lachlan, j'étais bien obligée de leur adresser la parole parfois mais je n'étais toujours pas très à l'aise. A leurs yeux, je devais être cette fille taciturne qui détournait leur regard dès qu'on la regardait. On devait bien se moquer de moi dans le dortoir des garçons. Moi, le soir dans mon lit je fantasmais. Je ne sais pas, vous devez me prendre pour une folle mais sous ma couette, il m'arrive de rêver que j'embrasse la moitié des êtres de sexe masculin de cette école. Vous devez me prendre pour une folle ... Je ne suis pas amoureuse ou rien mais je sais pas, c'est comme ça, et j'ai du mal à me l'expliquer. J'en ai juste envie. Et puis je ne vais surement pas aller voir l'infirmière de l'école pour ça, elle m'enverrait à l'asile. Bref, ça me pourrit un peu la vie quand même.

Je termine actuellement mon avant-dernière internat à la Lachlan School. Je ne sais pas ce que je veux faire après. Je n'aurais surement pas les moyens de rentrer à l'université alors j'espère au moins faire un beau mariage et être heureuse. Pour avoir mon happy end.