informations personnelles.

(NOM) English, c'est un nom de famille très pratique, au cas où... j'oublie ma nationalité... Sait-on jamais.
(PRÉNOMS) Alfred Simon. Les parents English ont autant d'imagination qu'un hérisson mort, et il a dû leur falloir les neuf mois de grossesse de ma mère pour parvenir à me trouver un prénom.
(AGE) Seize ans.
(NATIONALITE) Britannique.
(LIEU ET DATE DE NAISSANCE) Je suis venu au monde le 10 mars 1948 dans la petite ville charmante de Reading, en Angleterre.

informations scolaires.

(ANNÉE) Lower sixth form.
(OPTIONS) Histoire de l'art.
(DANS L'ETABLISSEMENT DEPUIS) septembre dernier.
(NIVEAU SCOLAIRE) Je suis un assez bon élève, sans vouloir me vanter. Disons que contrairement à mes camarades de classe, je suis resté assez insensibles aux poussées de testostérone et aux excès de sébum.

(A SAVOIR) Je ne parle pas aux gens mal rasés. ◈ Vous ne m'entendrez jamais jurer, je suis bien trop poli pour ça. ◈ Je n'écoute pas de musique, quel qu'en soit le genre. ◈ Amateur d'arts plastiques, je suis très différent du reste de ma famille en cela. ◈ Pas franchement fou de sport, je me sens néanmoins obligé d'en pratiquer puisque, comme le dirait maman, "c'est en étant bon partout qu'on devient le meilleur". ◈ J'ai trois petits frères, une sœur ainée et une sœur cadette. Je les considère plus comme des nuisances que comme des êtres humains. ◈ Malgré la situation financière relativement aisée de la famille English, nous n'avons jamais quitté le territoire britannique, hormis lorsque nous nous sommes rendus à Calais pour un weekend. Mon père considère que les continentaux sont des barbares, et ma mère les trouve sales. ◈ Les autres adolescents de mon âge ne m'inspirent que mépris et dédain. ◈ Contrairement aux autres membres de ma famille, et au plus grand désespoir de mon paternel, je suis complètement dépourvu d'ambition. ◈ Je ne rends jamais un devoir en retard ; j'ai d'ailleurs d'assez bonnes notes. ◈ J'ai perdu ma virginité à quinze ans, et fumé ma première cigarette à treize ; je n'ai aimé ni l'un ni l'autre. ◈ Assez désagréable avec le commun des mortels, je sais me montrer attentionné et gentil envers ceux que je choisis comme amis. ◈ Je parle français. ◈ Je ne crois en aucun dieu. ◈ J'estime qu'un homme portant une chemise propre et repassée ne peut pas être mauvais. ◈ Je porte à droite. ◈ Si j'ai une fille, je ferais tout pour qu'elle ne ressemble ni à ma mère, ni à mes sœurs, ni aux autres filles de l'internat ; elle deviendra premier ministre.




(HISTOIRE) Je vins au monde à Reading, le 10 mars 1948, deuxième enfant de Doris March et Patrice English. Doris et Patrice s’étaient rencontrés quatre ans plus tôt, au sortir de la Seconde Guerre mondiale et ils étaient tombés amoureux au premier regard, même si je finis par comprendre qu’ils étaient surtout tombés d’accord au premier regard. Leur besoin de confort, leurs aspirations moyennes, leur manque d’imagination, tout cela ne pouvait que donner lieu à un mariage insipide, sans étincelles. Patrice était un homme taciturne, peu souriant, grognon, un pur produit de la classe moyenne célébrant l’argent et la réussite personnelle. Doris avait grandi dans une réalité dans laquelle elle était une princesse. Elle avait appris, sagement, à coudre, à cuisiner, à s’occuper d’enfants, à parler latin, elle n’aspirait qu’à une seule chose : être une épouse. Gracie, ma sœur ainée, naquit en 1945. Mon père était alors cadre dans une petite manufacture du sud-ouest de Londres. Salarié exemplaire, il fut rapidement promu, et Doris se mit à la recherche d’une plus grande maison, une qu’ils pourraient acheter, et dans laquelle ils pourraient élever cette grande famille à laquelle ils aspiraient tant. Ils firent l’acquisition de l’une de ces maisons typiquement anglaises dans Lower Earley, une maison de briques rouges avec un petit jardin à l’arrière et un jardin parfaitement tondu. Ce fut quelques semaines après le déménagement que je vins au monde, en bonne santé et parfaitement dans les délais. Déjà lors de ma naissance, j’étais ponctuel. Peu après, Patrice le bon petit soldat reçut une nouvelle promotion, et il célébra en enrôlant Doris dans ce qui dut être la nuit d’amour les moins mémorables du monde. Toujours est-il que ma mère tomba enceinte pour la troisième fois, et elle accoucha de Charlotte à peine un an après ma naissance. Patrice et Doris s’étaient, semblait-il, donné pour mission de repeupler le Royaume-Uni d’après-guerre. Déçu d’avoir deux filles, Patrice me prit sous son aile, déterminé à faire de moi un petit sujet parfait ; c’est ainsi que les premiers mots que je prononçai furent « travail » et « reine », et non « manger » et « pipi » comme les autres enfants. Cependant, je ne montrais aucune disposition à prendre exemple sur mon père. Je ne cachais jamais mon ennui en sa compagnie, préférant un dialogue intérieur à sa conversation, et je ne prenais même pas la peine de prétendre apprécier nos parties de football avec les voisins. Patrice finit par comprendre que je ne serai jamais le fils dont il rêvait, puisqu’il mit de nouveau ma mère enceinte ; j’avais onze ans. Entre temps, il avait racheté deux usines autour de Reading, et les affaires de la famille English prospéraient. Sur les ruines de la civilisation occidentale détruite par la guerre se reconstruisait un nouveau monde, et la English Manufacturing Company participait pleinement au chantier. On devenait sacrément riche dans la maison e Lower Earley, on acheta une automobile que l’on conduisit fièrement dans les rues de la ville. On envoya les enfants en école privée où on leur apprit à aimer et à vénérer Dieu. Pour Gracie, Charlie et moi-même, il était trop tard, nous avions trop grandi pour être formatés comme l’entendaient les bonnes sœurs et les curés de l’école, mais Henry et Hugh, nés en 1959, et Basil, né en 1960, furent victimes de ce soudain engouement pour l’enseignement du Seigneur. Gracie grandissait vite et était devenue ce que l’on appelait « la salope du coin ». Mes parents ne savaient rien de son engouement pour la chose, mais elle n’était pas aussi discrète avec Charlie et moi. Je pris pleinement conscience de cela lorsqu’en guise de cadeau d’anniversaire pour Jude, mon meilleur ami, elle s’enferma avec lui dans une chambre et n’en ressortit que vingt minutes plus tard, essoufflée, les cheveux en bataille, suivie d’un Jude radieux, fier comme un coq. Charlie était différente. Elle était silencieuse, discrète, souriante, toutes les qualités qui feraient d’elle, un jour, une femme parfaite, mariée à un homme riche et puissant qui le tromperait avec des prostituées édentées de Londres. De tous mes frères et sœurs, c’était la seule avec laquelle je pouvais avoir une discussion intéressante ; elle lisait peu mais elle comprenait beaucoup de choses, et même si sa liste d’intérêts incluait la pâtisserie, le tricot, les chiens, la mode et les cartes postales, j’avais beaucoup d’affection pour elle. Elle s’était, un temps, amourachée d’un garçon plus âgé et de mauvaise réputation qui vivait à quelques mètres de chez nous, Cecil. Nous nous liâmes d’amitié avec lui, et ce fut lui qui nous initia aux joies du tabagisme. Charlie, effrayée par tant de mauvaise éducation, s’enfuit en courant, mais je bravai les interdits et acceptai la proposition, ce que je regrettai rapidement. Je ne remis plus jamais de cigarette dans ma bouche. Lorsque Gracie eut dix-huit ans, elle fut envoyée à l’université afin de devenir infirmière. Elle y rencontra des personnes qui me fascinaient, des étudiants au nom exotique, au visage intelligent, au passé mystérieux, des êtres irréels, des personnages de roman, presque. Gracie, en bonne entremetteuse, me présenta une de ses amies, une brune un peu laide, qui, par je ne sais quelle manigance, parvint à me convaincre de lui donner ma virginité, expérience traumatisante s’il en est. Je décidai d’en parler à Cecil, mon nouvel ami, qui, avec ses quelques années de plus que moi, me semblait être une fontaine de sagesse éternelle. On apprit un jour que Cecil était homosexuel, qu’il avait été pris en flagrant délit d’embrassade virile, et mes parents s’offusquèrent du comportement toujours plus amoral de ce garçon. Mon amitié avec lui leur parut alors étrange, et persuadé que je l’étais aussi, ils prirent la décision de m’envoyer loin de Reading afin de me sauver.

le joueur derrière l'écran.

(PSEUDO) Ozzie.
(PRÉNOM) Johnny.
(AGE) 23yo.
(PRESENCE) Même dans vos rêves (sauf le samedi en général).
(OU AVEZ-VOUS TROUVÉ LE FORUM) C'est lui qui est venu me trouver, dans ma petite boite MP.
(CRÉDITS) jen-lawrence, reynoldswalt, anotherwastedurl.
(UN DERNIER MOT)