Le silence effrayant comme toujours, ce noir si sombre que je ferme les yeux douloureusement afin de ne pas l'observer, pour ne pas savoir ce qui peut bien s'y cacher. Qu'est-ce que je déteste ce jeu, mais je n'ai pas pu refuser d'y jouer tout simplement par ce que lui voulait faire quelques parties. J'aurais préféré avoir un crayon dans la main afin de pouvoir dessiner, mais non, il faut toujours faire ce qu'il veut parce que c'est le plus petit, parce que c'est le seul garçon dans la maison et qu'il doit s'amuser. Mais est-ce que les adultes comprennent que je suis aussi la seule fillette de la demeure ? Non je ne pense pas, après tout, je n'ai pas autant d'importance que mon petit frère et il faut que je l'accepte. Être une fille n'a pas d'importance, ce n'est pas moi qui vais pouvoir transmettre en héritage le nom de mon père et on me l'a bien fait comprendre depuis longtemps. Toutefois je pourrais servir, pour faire un bon mariage et montrer que j'ai bien été élevée, c'est tout ce qu'on attend de moi. Je n'ai beau avoir que neuf ans, mon destin est déjà tout tracée dans la tête de ma mère, le mariage si possible m'attendra dès que j'aurais fini le lycée pour que je puisse fonder ma famille le plus rapidement. Une belle perspective. Enfin pour le moment, tout ce qui m'importe et qu'il me trouve enfin et que je puisse quitter ce maudit placard dans lequel je suis depuis près d'un quart d'heure au moins. J'ai l'impression d'étouffer, mais je ne bouge pas, attendant patiemment que mon frère me trouve enfin. Cela m'empêche pas de faire un maximum de bruit en bougeant pour m'installer confortablement, peut-être que comme ça il trouvera ma cachette plus facilement. Mais non, au bout de dix minutes, je suis toujours là. Pourtant notre maison n'est pas si grande que ça, ou alors la disposition des pièces à changer pendant que je me cachais comme une idiote. Ma patience à bout, j’entrouvre la porte et ne vois personne, je prends alors la décision de sortir afin de partir à sa recherche. Il a peut-être mal compris et croit que c'est moi qui dois le chercher. Mais au bout d'un moment, je prends conscience qu'il n'est plus dans la maison ou alors il a vraiment trouvé une cachette du tonnerre. Je prends la direction du salon où je trouve ma mère en train de discuter tranquillement avec une de ses amies de longue date comme elle le dit si bien. « Maman, où est Samuel ? » Elle posa sa tasse, s'essuie la bouche délicatement avant de tourner son attention vers moi. « Partie il y a une bonne demi-heure avec ton père, ils se font une petite soirée entre eux. » Mon cœur se serre, mais je ne laisse rien paraître comme d'habitude, de toute manière cela ne changerait rien et je le sais très bien. « Pourquoi ne m'a-t-il pas prévenu, nous étions en train de jouer et j'attendais qu'il me trouve. » Je vois son visage se crisper, je n'aurais certainement pas dû insister, mais ce n'est pas par ce que c'est un garçon que tout doit lui être passé. Elle reprend toutefois sa tasse sans même me jeter un coup d'oeil et je comprends que la conversation est finie, il a encore une fois gagné. Je soupire doucement avant de tourner les talons, je prends la direction du jardin et ouvre la porte avant de sortir, l'air est chaud et je plisse les yeux sous l'éclat du soleil. Au moins quelque chose de positif dans cette journée qui heureusement, va bientôt prendre fin.



« Adele, nous pensons que cette idée d'internat en Angleterre n'est vraiment pas une bonne idée. » Oh non, ils ne peuvent pas m'enlever la seule chose qui me permet de supporter d'être leur fille, de faire en sorte de donner le meilleur pour qu'ils soient disant fiers de leur première née. Bien que cela ne fasse qu'une année où j'y suis, je m'y sens vraiment à ma place et je ne vois pas continuer ma scolarité autre part. Je les regarde, ma mère a les yeux poser sur un objet qui se trouve derrière moi, parfois j'ai l'impression qu'elle a honte de poser le regard sur moi, de son côte, mon père a l'air de réfléchir à ce qu'il va pouvoir dire ensuite. Mais je ne vais pas me laisser faire, oh non, Lachlan a vraiment de l'importance pour moi et ils ne me l’enlèveront pas. « Pourquoi ? Je n'ai eu que des commentaires favorables par rapport à mon comportement et à mes résultats, je suis une excellente élève. » Il passe une main sur son visage avant de tourner son regard rapidement sur ma mère qui n'a pas bougé d'un pouce, attendant patiemment très certainement que cette discussion prenne fin pour pouvoir reprendre son occupation. Ou alors, elle doit aller faire les boutiques en compagnie de ses amies. C'est très certainement ça, par ce que tout ce qui touche à ma personne ne lui importe que très peu, elle est juste là pour se donner bonne conscience avant d'aller dépenser un peu d'argent pour se remettre d'aplomb. « Écoute, il est très important de savoir que nous faisons cela pour ton bien, le fait que tu sois si éloigné est très difficile pour nous. » Oh le mensonge et pourtant ça pourrait vraiment être sincère quand on le regarde, mais c'est l'avantage avec les avocats, ils savent bluffer et mon père est un expert dans la matière. Je le laisse penser que sa réplique me touche pendant quelques secondes avant de reprendre la parole pour défendre mon point de vue. « Mais je suis tellement bien là-bas, je me suis fait des amis et cela me permet d'élargir mon horizon, c'est très important pour mon avenir. » Il ne semble pas vraiment prendre en compte ce que je viens de dire, après tout, ça n'importe jamais ce qui sort de ma bouche. « Samuel rentre au collège cette année et il a besoin d'une présence auprès de lui, tu es sa sœur et tu dois être là pour lui. » C'était donc ça, ils voulaient que je reste ici afin d'être là pour servir de bouche-trou quand mon petit frère en aurait besoin. Je ne servais donc qu'à ça, c'était encore un coup dur. Il faut que je m'assoie et je le fais avant de soupirer, je ne dois pas me laisser faire, j'ai le droit aussi d'être heureuse et je vais leur faire comprendre. « Non, je ne ferais pas ce que vous attendez de moi simplement pour le bonheur de Samuel, j'ai le droit de vivre comme je l'entends et je ne vais pas mettre mon éducation de côté pour lui. Si c'est comme ça, payer quelqu'un pour qu'il ne soit pas tout seul, je ne suis pas sa baby-sitter. » Ils sont choqués, peut m'importe parce que c'est la première fois que je leur fait comprendre mon point de vue et j'en ressentais le besoin. Je suis toujours passé après, il ne faut plus que je me laisse faire. Ça n'a pas l'air de leur plaire, mais qu'importe, moi aussi j'ai de l'importance et il faut qu'ils en prennent enfin conscience, il est temps maintenant.



Je n'en crois pas mes yeux, cette fille n'a vraiment pas froid aux yeux, je crois que si mes parents voyaient ça ils se soucieraient peut-être un peu de moi... Mais qu'importe, s'ils étaient au courant, ils feraient tout pour me ramener de suite en France afin que je reprenne ma place et que je m'occupe de leur enfant chéri. Je sais que cela peut-être méchant, mais je m'en fiche totalement, j'espère simplement qu'il se fait parfois remettre à sa place dans son établissement scolaire ce qui ne lui ferait certainement aucun mal. En tout cas, pour le moment, j'ai du mal à quitter des yeux la scène qui se déroule devant moi. Cette fille de dernière année a carrément sa main dans le pantalon de ce type, chose carrément inconvenante. Il faut que je me bouge avant de me faire prendre la main dans le sac et qu'on me colle la réputation de voyeuse, ce qui n'est vraiment pas le cas, ce spectacle j'aurais tout donné pour ne pas le voir. Après tout, il pourrait faire ça autre part que dans ce coin du parc, surtout aussi près de la chapelle. J'aurais dû faire un détour plutôt que de passer par là, maintenant je suis obligée de faire demi-tour et je vais perdre cinq minutes sur mon plan de travail. Oui, il faut que je retourne d'où je viens et maintenant. Tout en pensant ça, je reprends la direction que je viens d'emprunter, mais comme la chance n'est pas de côté, je croise un peu plus loin un de mes camarades qui a un petit sourire sur les lèvres. Je comprends qu'il m'a surprise et je me sens totalement idiote. « Alors, on profite du paysage ? » Son air est totalement moqueur et je sens le rouge qui me monte aux joues, je ne pas me suis jamais sentie aussi mal et il doit le comprendre car il s'approche. « Je plaisante, je sais bien que tu n'es pas de ce genre-là, miss sainte-nitouche. » Il a dit les deux derniers mots en français, il se débrouille plutôt bien et je ne peux m'empêcher de sourire. Même si je suis heureuse d'être ici, ça me fait du bien d'entendre parler un peu ma langue paternelle par moments, ça fait remonter mais quelques bons souvenirs de France. « Je ne suis pas aussi innocente qu'on le pense. » J'ai lâché ces mots sans réellement en prendre conscience, surtout que je suis aussi blanche qu'une oie, je n'ai jamais rien fait qui puisse me faire aller en Enfer jusqu'à aujourd'hui. C'est une connerie que je viens de faire et je le sais très bien, surtout quand je le vois se rapprocher de moi avec une lueur malicieuse dans le regard. Qu'est-ce que je dois faire, je sais bien qu'il ne va pas laisser passer cette occasion de me faire sentir encore plus bête que possible. Une fois assez près de moi, il baisse la tête et me murmure quelques mots à l'oreille. « Alors, si je t'embrasse là maintenant, tu ne seras pas offusqué ? » Mon cœur manque un battement, j'ai beau avoir pratiquement quinze ans, je n'ai jamais embrassé de garçon de ma vie et je n'ai certainement pas envie que cela arrive en plein milieu du parc, presque sous les regards de tous. Pas avec lui. Je n'ai rien contre sa personne, au contraire, c'est un camarade très sympathique, mais jamais je ne pourrais le laisser faire alors que je ne ressens rien pour lui de plus que de l'amitié. Bon, il faut juste que je trouve de quoi lui clouer le bec afin de pouvoir partir avec toute ma dignité et j'ai une petite idée qui me traverse l'esprit. « Je n'accepte que les garçons d'expérience, désolée pour toi, mais reviens dans une ou deux années, j'aurais peut-être changé d'avis. » Ma voix était assurée, tout juste ce qu'il fallait et je lui lance un sourire avant de partir comme-ci de rien n'était en espérant qu'il ne viendra pas m'embêter en me rappelant ce moment. Je préfère nettement l'oublier. 



« Qu'est-ce que vous voulez faire les filles ? » La voix de Felicity résonne dans la pièce et attire les regards un peu plus loin d'un groupe de garçons qui fait semblant de travailler, mais parlant très certainement de leur prochaine sortie de vendredi. Je ne sais pas comment cette fille que je connais depuis des années peut avoir autant d'énergie, il est presque impossible de l'arrêter et encore moins quand elle a quelque chose en tête. « Oh je sais, nous allons parler d'un sujet plus que passionnant pour tout le monde, les hommes. » Un petit rire passe mes lèvres, qu'est-ce qu'on peut dire sur cela alors qu'on n'a pratiquement aucune expérience ? On vient juste de rentrer en dernière année, autant dire que je regrette déjà de savoir que c'est ma dernière année à Lachlan, je serais tellement resté plus longtemps. Je sais déjà que quand je vais rentrer à Biarritz je vais devoir faire mon entrée dans le monde, comme me l'a déjà répété de nombreuses fois ma mère afin de trouver le mari idéal. Comme-ci j'avais envie de penser à ça alors que je ne suis encore qu'une gamine moi-même. Mais je n'ai pas répliqué, je lui ai laissé penser ce qu'elle voulait pour ne pas l'avoir sur le dos pendant toutes les vacances. Période qui a été plus que terrible, mon frère est maintenant soi-disant un adulte et il n'a pas arrêté de me faire voir tout ce qu'il avait pu obtenir pendant que j'étais en Angleterre, dans mon internat pour gosse délaisser. Je crois qu'il tient plus de ma mère que ce que j'avais imaginé au début, mais bon, il ne s'arrange pas avec les années, loin de là. En tout cas, mes amies ont l'air plus que contente du choix de discussion et je ne laisse rien paraître, j'écouterais sans intervenir. « Je dois vous avouer quelque chose qui m'est arrivé pendant mes vacances en Italie, j'ai rencontré un type, vingt-deux ans et tout ce qu'il y a de magnifique. Vous l'auriez vu vous comprendriez ce que j'ai fait, par ce qu'il ressemblait tout simplement à un de ces Dieux de la mythologie grecque... Enfin bref, vous savez que j'avais déjà expérimenté mon premier baiser avec Henry et bien, rien n'est comparable à ça, par ce que maintenant je suis une vraie femme. » On se regarde avec les autres filles, essayant de comprendre ce que Sally essaye de nous faire comprendre. Moi je suis toujours en train de chercher quand les copines comment à s'exclamer tout en posant une main sur leur bouche, autant dire que je suis un peu à la ramasse. Toutefois je ne laisse rien paraître tout en laissant mes oreilles traîner afin d'écouter ce qui ce dit pour enfin comprendre. « Est-ce que ça a été douloureux ? Ma sœur a dit ça, mais elle, c'était après son mariage bien entendu, je l'ai entendu en parler avec ma mère, il était inconcevable que je sois dans la même pièce. » Mon esprit se met doucement en route, mais je n'ai toujours aucune idée de ce qu'elles parlent, est-ce que je suis donc aussi bête que cela ? Je suis pourtant une excellente élève, tout du moins je le pense puisque j'ai toujours été au tableau d'honneur, ou presque. Mais au fond, les filles ont toujours eu un peu d'avance sur moi pour ce genre de chose, la plupart ont déjà eu une histoire d'amour avec un garçon alors que moi je suis toujours sur la case départ à attendre patiemment d'attirer l'attention de l'un d'eux. Pour le moment, j'ai l'impression qu'aucun ne me trouve à son goût. Je sens Felicity s'approcher de moi et se pencher légèrement vers mon oreille afin de me chuchoter en toute discrétion ce que je cherche à comprendre sans que les autres ne s'en rendent compte. « Elle a couché avec un gars. » Ma bouche s'ouvre doucement pendant que je regarde Sally qui le sourire aux lèvres a l'air d'expliquer quelque chose à Eileen, je n'arrive pas à y croire. Faire cela en dehors du mariage, ça ne va pas lui apporter des problèmes ? Ce n'est pas mes affaires après tout, mais il pourrait y avoir des conséquences, après tout on nous a bien expliqué avec simplicité comment ont fait les enfants. Mais bon, elle a l'air heureuse et je ne vais pas m'amuser à lui faire la morale, je ne suis pas sa mère après tout et j'en remercie le Seigneur. Comme quoi les choses peuvent changer en quelques semaines, mais c'est pour les autres, moi je suis toujours la même et je me demande chaque instant si un jour, j'aurais aussi quelque chose à raconter.

AARON .

Merci beaucoup pour l'accueil et pour les liens, je ferais les demandes une fois validée, sauf si quelqu'un a une quelconque idée avant.

Merci à tous pour cet accueil plus que chaleureux, je suis contente de voir que Saoirse a son petit succès.

Don, je vais tout faire pour me faire ma place.

Saoirse. BIENVENUUE.

EVAN . Merci de ton accueil.

Merci beaucoup et pour le choix, je te retourne le compliment, Dougie est tout bonnement superbe .

Merci beaucoup pour ton accueil.

CLIFFORD - Merci pour ton accueil et pour le lien, je suis plus que partante.

OLIVIA - Merci de l'accueil et je te retourne le compliment pour ton choix, KATIE .

CHRISTOPHER - Merci, j'adore ton choix d'avatar, Ezra est superbe.

Okay, je vais donc faire le changement de suite.

Merci beaucoup pour la validation .

Je vais faire cela de suite pour ce qui est de la fiche de liens.