a stoic mind & a bleeding heart.

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( anecdotes. )

Assise dans le fond de la pièce, ses mains blanches allaient et venaient autour de la toile blanche tendue, l'aiguille se faufilant d'un geste maladroit et peu assuré. Les points formaient ce qui pouvait s'apparenter à des fleurs, mais en réalité, il était difficile de percevoir une forme cohérente, car l'auteur de ce napperon était tout sauf concentrée. Aussi loin qu'elle s'en souvenait la jeune fille avait toujours exécré ce genre d'exercice, ne saisissant par leur but réel, qu'elle jugeait inutile, ni pourquoi on l'obligeait à se cantonner à ce genre de besognes. Tout ceci était en vertu de son rang élevé dans la hiérarchie sociale, lui avait-on rétorqué sans l'ombre d'un développement plus fournis. Il était de coutume que les femmes de la famille agissent de la sorte, et à ce titre elle était tenue d'opter pour un comportement similaire, ses revendications important peu. La confiner à ce carcan rigide ne l'empêchait pas pour autant de réfléchir mais surtout de penser, or ce point là constituait la faille de l'enfant parfaite que ses parents avaient voulu modeler, car Roxane était tout sauf diligente et obéissante. Tendant l'oreille, elle écoutait religieusement les bribes d'informations qu'elle percevait de l'autre côté de la lourde porte en bois laqué, où son cousin, Clarence recevait des enseignements qu'elle jalousait. Pour autant, elle ne lui en voulait pas, il lui était impossible d'avoir le moindre ressentiment à son égard, dès lors sa frustration était reportée sur ses géniteurs, et leurs principes démodés. La place de la femme n'était plus à la maison, ni asservie à son mari, mais davantage dans l'émancipation et la liberté, et ces idées étaient le fief qu'elle s'évertuait à défendre à l'occasion de joutes verbales. « Concentre toi Roxane ! » D'une tape sur la main, sa mère la réprimanda, puis Roxie, la mâchoire serrée, et le regard froid, tâcha de continuer son œuvre ratée, en essayant d'arborer un air des plus enchanté. C'était avec impatience qu'elle attendrait le soir venu, où elle pourrait s'enquérir et bavarder avec Clarence de thèmes nettement plus intéressants que les devoirs d'une femme. Heureusement qu'il était là, songea t-elle tout bas, le cas échéant sa vie eut été un enfer. Ou tout comme.

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Un an, dont elle avait compté les jours un par un. Une misérable année sans lui passée au manoir équivalait à une torture sans pareil, car sans Clarence, Roxane n'était qu'une âme airant en peine. Malgré tout, elle ne s'était pas laissée abattre, et avait rapidement repris les choses en main en tant qu'unique héritière encore présente dans les lieux. Puis était venu son tour de quitter la bâtisse pour rejoindre l'école, et c'était avec une joie sans pareil, qu'elle avait franchit les murs de sa nouvelle prison, pressée de le revoir. Seulement voilà, il n'était plus comme avant, il avait changé, pire encore, il semblait l'avoir mise de côté, au profit d'un groupe d'amis idiots. Ces constations firent ressortir en elle, une rancœur profonde, qu'elle préféra user à l'égard de son entourage, plutôt qu'à son encontre, demeurant incapable de lui tenir rigueur de ses agissements. Son amour pour lui était indéfectible, et rapidement germa l'idée qu'elle devait le débarrasser de tout ces parasites qui gravitaient autour de lui, afin de le récupérer. Ce lien qui l'unissait à son cousin était des plus étranges, maladif, voir malsain, exagérément attachée à lui, elle ne supportait pas qu'il puisse lui échapper, craignant de le perdre à tout jamais, car tel était bien là le fond du problème. Dès lors, c'était avec une jalousie exacerbée qu'elle se mêlait de ses affaires, tâchant de contrôler du mieux qu'elle pouvait ses actions, mais surtout ses fréquentations. Elle qui autrefois passait des heures blottie dans ses bras à parler de tout et de rien les soirs d'hiver, vivait très mal la séparation imposée par Lachlan, ce qui avait le don d'amplifier ses ressentiments pour le reste du monde. Rien n'était plus difficile qu'être dans la même pièce que quelqu'un pour qui on éprouvait une affection certaine, sans pouvoir le toucher, ou l'approcher à moins de cinquante centimètres. Maudites étaient les règles de l'école. Le club de théâtre constituait son unique salvation, mais c'était une bien maigre consolation, force était de constater que plus rien ne serait jamais comme avant. A moins qu'elle ne s'en occupe personnellement.

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Ses yeux pâles fixaient avec une attention croissante la scène qui se déroulait devant elle, et si son visage demeurait impassible, elle bouillonnait intérieurement. L'objet de ses pensées était toujours le même : Clarence. Ce dernier était à quelques mètres, discutant avec ceux qu'elle ne pouvait pas supporter, en premier lieu Nicolas, et dans une moindre mesure, Clyde. Le garçon aux boucles noires concentrait à lui seul tout ce qui l’horripilait en ce bas monde, et représentait en son sens le paroxysme de la faiblesse du sexe masculin. Roxane peinait encore à comprendre ce que son cousin pouvait bien apprécier chez lui, ne lui trouvant elle même, absolument aucune qualité. Il n'était impliqué en rien, si ce n'était des futilités et ignominies idiotes, il buvait beaucoup trop, et rêvait plus qu'il ne le fallait au lieu de faire fonctionner ses méninges. Pour autant, et cette sensation était désagréable à admettre, elle avait éprouvé - éprouvait ? - des sentiments d'ordre affectif à son égard. Bien sur ils étaient tout à fait différent de ce qu'elle avait pu connaitre auparavant - hormis Clarence, le commun des mortel se heurtait à son cœur de pierre -, mais lui, aussi insignifiant était il, avait réussis à l'atteindre, et elle l'en détestait davantage pour cette raison. Sa très nette préférence pour son double, avait parachevé cette croisade personnelle, et c'était désormais avec un point d'honneur, qu'elle se plaisait à le rabaisser quotidiennement dès lors qu'elle en avait l'occasion. Nul n'était au courant de ces pensées honteuses, et nul ne le saurait jamais, pas même le principal intéressé, bien qu'il lui semblait avoir baissé sa garde une fois par inadvertance. Plissant avec soin son uniforme, elle se leva finalement et alla à leur encontre, le cours de théâtre était prétexte à fréquenter les garçons avec plus d'intimité, bien qu'elle ne l'usait pas dans cette thématique particulière. « Clarence, tu ne viens pas saluer ta cousine ? » Elle hocha la tête d'un air amusé, et vint embrasser sa joue froide, en se collant contre lui, afin de le tirer dans ses griffes pour le séparer des autres. « Clyde. Toi. » Lacha t-elle d'un ton dédaigneux en fixant Nicolas, qu'elle ne prenait même pas la peine d'appeler par son prénom, cela aurait été synonyme d'un quelconque gage d'appréciation, or leur entente était tout sauf cordiale. « Je vous l'emprunte. » Sans plus de considération, elle s’éclipsa avec son cousin, qu'elle traina au fond de la salle, il leur restait peu de temps avant que leur enseignant n'arrive et se mette à leur dicter leur comportement. « Je ne comprends pas ce que tu fiches avec ce type, il est inutile. » « Écoute Roxie, on en a déjà parlé et... » Elle secoua ses boucles blondes d'un air agacé, et l'empêcha de poursuivre. « Peu importe. J'aimerais que tu lises ça, et que tu me donnes ton avis. » Elle farfouilla dans les poches secrètes de son uniforme, et fourra entre ses mains divers pages arrachées, tâchées d'encre, sur lesquelles sa fine plume se reconnaissait entre toutes. « N'oublie pas s'il te plait. » Roxanne pris sa main dans la sienne plusieurs secondes, pressant son index avec tendresse sur sa peau et soufflant un grand coup, elle le quitta, se dirigeant la tête haute vers la scène, tandis que le professeur arrivait. Les masques n'étaient pas près de tomber, ni aujourd'hui, ni demain.

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Debout au centre du cercle formées par les jeunes filles, Roxane les observait une par une, avec fierté, le regard brillant d'admiration. Cachées dans les bosquets derrière l'école, et éclairées d'une bougie vacillante, elles se réunissaient régulièrement, jamais le même jour, jamais la même heure, afin de brouiller les pistes. Pour autant leur nombre grossissait, de même que l'impact de ses idées révolutionnaires, visant à donner à la gente féminine une place plus importante dans la société qu'à l'heure actuelle. Bien évidemment ce mouvement soudain pouvait paraitre utopiste et dérisoire, mais la jeune fille voulait croire ses revendications, et en l'espoir d'un futur neuf pour ses pairs. Pour appuyer ses arguments, elle lisait énormément de littérature classique, s'inspirant de grands auteurs, mais elle puisait également une force chez Clarence, à qui elle montrait tout ses écrits. Il était le seul dans la confidence, comprendre ici, le seul de son genre. Pour un simple spectateur, ces réunions auraient pu être captivantes, il suffisait qu'elle se mette à parler pour que tout le monde se taise et l'écoute religieusement. Figure fascinante et charismatique, Roxane savait insuffler le souffle de la rébellion chez ses camarades, et propager ces courants féministes auxquels elle aspirait. Il était dégradant qu'en ce siècle, le sexe féminin soit encore perpétuellement rabaissé, et mis de côté, sous couvert de prétextes anciens et purement misogynes. Dès lors, si elle pouvait faire quelque chose à son stade, c'était avec un plaisir non dissimulé. Le premier bastion de sa révolution était Lachlan, mais qui savait où ses ambitions pourraient la mener.

G. Nicolas Emerson a écrit:

JE T'AIME EPOUSE MOI

Au passage, moi, je me suis tapé ton cousin

G. Nicolas Emerson a écrit:

De toute facon les religions c'est nul. TOUT CE QUI N'EST PAS CLARENCE LANDSBURY N'EST PAS DIGNE D'ETRE IDOLATRE.

... Je sais. Je sors.

Oliver Appleby a écrit:

Roxane, on l'attendait celle là
Bienvenue sur le forum.

G. Nicolas Emerson a écrit:

Si la stratégie à quelque chose à voir avec un rouquin lourd, je l’assomme.

Don Menken a écrit:

C'est bientôt fini tout ce flood?
*FIGURE D'AUTORITE*