arrivée chez les Brown, 22 juillet 1963.
La demoiselle posa sa valise au sol. Elle observait avec envie, les yeux pétillants, la grande demeure qui se tenait devant elle. On aurait dit qu'elle était là depuis des siècles, et qu'elle n'avait jamais bougé d'un poil, dominant le paysage rase de la banlieue de Londres de toute sa hauteur. Elle n'avait pas été habituée à ce genre de paysage, et avait du mal à croire qu'elle allait désormais vivre dans cette maison (ou plutôt dans ce palais). Elle sentit alors une main se poser sur son épaule et sursauta légèrement. « Je t'en prie Doris, entre, fais comme chez toi. » Celui qui avait prononcé ces mots était l'oncle de la blondinette. C'était désormais lui qui était son responsable légal. Ça aussi, elle avait du mal à s'y faire. Néanmoins, il était hors de question de se laisser abattre. Un mince sourire s'afficha sur le visage de la jeune fille, et elle baissa le regard quand ses yeux croisèrent ceux de l'homme imposant. « Merci. » répondit-elle simplement. Elle inspira un bon coup avant d'attraper sa valise, et de pénétrer enfin dans la bâtisse.
L'intérieur la subjugua. Le plafond était étonnamment haut, le sol était en marbre ainsi que les escaliers. Il y avait de jolis rideaux, des meubles en bois d'acajou, des tapis qui jonchaient le sol, et un majordome qui l'attendait avec un large sourire aux lèvres. « Laissez-moi vous débarrasser de cela mademoiselle. » fit-il en montrant sa valise du doigt. Doris lui tendit. « M... merci. » C'était le seul mot qu'elle était capable d'articuler. Elle suivit ensuite l'homme des yeux, le regardant partir avec son seul bien : sa petite valise. C'est alors qu'elle le vit. Il était au fond de la pièce, la scrutant, le regard pas forcément avenant. Il était brun, au physique qui semblaient imposant, de là où elle était. Il se tenait droit, et avait l'air fier. Dans d'autres circonstances, elle n'aurait pas sourcillé en croisant son regard, mais elle était un peu perdue, pas dans son élément, et elle détourna les yeux à mesure qu'il la fixait. « Sidney, viens saluer ta cousine s'il te plait. » lança alors l'oncle de Doris, répondant à la question silencieuse qu'elle était entrain de se poser, à savoir qui était-il ? Sans un mot, le cousin en question s'approcha, ne lâcha pas la blondinette du regard. Prenant son courage à deux mains, elle ne détourna pas les yeux. Elle était forte, elle le savait. Il arriva à sa hauteur, et se campa en face d'elle. Ils étaient si proches, mais paraissaient pourtant à mille lieux l'un de l'autre. Aucun des deux ne sourcillait. « Salut, je m'appelle Sidney. Pas Sid. Sidney. » lança-t-il froidement. Il avait l'air de nourrir une haine profonde envers elle alors qu'ils ne s'étaient encore jamais rencontrés. Doris ne savait pas pourquoi, et cela l'intriguait profondément. « Doris. » répondit-elle simplement. Il haussa les épaules, signalant clairement qu'il n'en avait rien à foutre, et tourna les talons sans ajouter un mot. La blonde arqua un sourcil, le regardant quitter la pièce. Beaucoup de questions lui trottaient dans la tête. Une chose était sûre, la cohabitation n'allait pas être facile. La main rassurante de son oncle se posa alors sur ses épaules. « Ne t'en fais pas, ça lui passera. Il n'a jamais été très... partageur, dirons-nous. Mais ce n'est pas un mauvais garçon. » Il marqua une pause, lui adressa un sourire réconfortant. « Viens, je vais te montrer te faire visiter. »

rentrée des classes, 1er septembre 1963.
Lower sixth form. Elle en était elle-même étonnée. Doris avait du mal à se rendre compte des capacités scolaires incroyables qu'elle possédait. Elle était futée, et n'avait pas besoin de fournir beaucoup d'efforts pour obtenir des notes largement satisfaisante. La voiture roulait depuis un bon moment quand la silhouette du château de Lachlan se dessina, au loin. Elle le reconnut tout de suite. Son oncle lui en avait fait une longue description, lui racontant sa création, et toute son histoire. Sidney était assez à côté d'elle, muet (pour changer), le regard dans le vague. Il connaissait bien cet internat, il y avait passé toute sa scolarité. Ses amis étaient des camarades de longue date, ils avaient leurs petits rituels, et il n'était pas prêt à ce qu'on vienne lui bouleverser ses habitudes. L'oncle McMahon les déposa tous les deux, n'oubliant pas les dernières recommandations, avant de repartir. A côté de son cousin, Doris était stressée, même si elle ne laissait rien paraître. Hors de question de lui montrer que cette rentrée lui faisait un peu peur. Elle voulait engager la conversation, mais ne savait pas quoi dire. Dans tous les cas, elle n'eut pas à le faire. « Bon, qu'on mette les choses au clair, squatteuse. Ici, t'es pas ma cousine, c'est clair ? On se connait pas. Je veux pas t'avoir dans mes pattes. Si tu fais des conneries, ne m'y mêle pas. Fais ta vie de ton côté, je ferais pareil du mien. Moins je te verrais, mieux je me porterais. » Il ne la laissa même pas riposter, et s'engouffra sur le petit sentier qui menait directement à la porte d'entrée, laissant Doris plantée là, bouche bée. Elle n'en revenait pas. Comment pouvait-il se montrer aussi méchant avec elle alors qu'elle ne lui avait strictement rien fait ? Certes, elle pouvait apparaître comme une "pièce rattachée" chez lui, mais elle avait vraiment tout essayé pour se faire apprécier de lui. Cela avait d'ailleurs très bien fonctionné avec ses parents. Pour l'heure, Doris était fatiguée de jouer les filles sages. Fatiguée de se laisser insulter sans broncher. Ce n'était pas elle, loin de là. S'il voulait la guerre, il l'aurait.

Doris comme dans Nemo. Puis Juno. BIENVENUE.

COMMENT IL A OSE CONFONDRE SAEZ AVEC ANASTASIA QUOI.

Je parle de Don, alors à moins que tu veux que je t'appelle Donna...
(oui, j'arrête de polluer la fiche de cette pauvre demoiselle innocente. )