Poésie. Un bien joli mot, n'est-ce pas? Un mot seulement formé d'autres mots, de rythmes et de sonorités. Un mot qui est sentiments, larmes et flammes. Un mot qui est tout, et qui ne fut rien.
Car à Lachlan, la poésie est pour les élèves des cours de littérature une torture. Une idée pour compter des pieds et des alexandrins, quelque chose qui a fortement donné à quelques uns des garçons des envies de suicides. Ou de meurtres, personne n'en sait toujours rien. Le fait est qu'au fond de la classe, un blond rêveur, Clarence Landsbury n'a pu vraiment se détacher de son amour des mots.
Car les mots sont une arme et la plus belle chose aussi. Car ses mots sont vifs, et quand ses amis se décarcassaient à comprendre et à compter, il savourait simplement les mots. Élève exemplaire, personne n'aurait jamais pu rien lui reprocher. Jusqu'au jour ou il trouva juste quelques mots, et une lettre, cachée dans un vieil annuaire. Dead Poets Society, et les références d'un livre, Walden, ou la vie dans les bois, de Henry David Thoreau. Les jours ont passé, il y a pensé, il l'a repensé, il l'a lu, dix, vingt, trente fois, et en a finalement parlé.



De ses amis, peu avaient son amour pour la poésie. Mais lequel d'entre eux aurait pu dire non à ce projet rocambolesque? Certains ont dit oui pour sortir, pour le seul principe de faire le mur, d'autres quand même pour les mots, pour quelques nouvelles expériences. Les raisons qu'on eut ces quelques garçons sont nombreuses, mais aujourd'hui, ils sont là, et vraiment, ils ne se verraient pas finir l'année sans leurs soirées dans la grotte, une nuit par semaine, ou deux, ou plus. C'est selon leur humeur. C'est selon leurs envies et leur problèmes.
Car le Cercle Des Poètes Disparus au fond n'est qu'une bande d'amis, adolescents qui cherchent refuge dans les mots et dans leur rire, peut-être, par simple peur de grandir? C'est leur façon à eux de sucer toute la moelle secrète de la vie après tout.